L’ARMEE DE RESERVE

Publié le par Rouges Vifs Gironde

La France compterait officiellement, en cette fin d’année 2010, 4 971 700 chômeurs. Ce résultat contredit de manière éclatante les propos du Président de la République le 25 janvier dernier, qui déclarait péremptoire : « le chômage va baisser dans les semaines et les mois qui viennent ». L’excuse de la crise, avancée systématiquement par les thuriféraires du Chef de l’Etat, ne tient plus au moment où ces paroles sont prononcées.

Produit nécessaire de l’accumulation du capital, le chômage touche des populations toujours plus nombreuses :

  • 2 698 100 demandeurs d’emplois sont inscrits au Pôle Emploi sous la catégorie A (personnes tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi)

  • 1 321 000 demandeurs d’emplois sont inscrits en catégories B et C (personnes ayant une activité réduite).

Les chômeurs de plus de 50 ans voient leur nombre exploser (+16%, + 750 000 en un an), ce qui ravira les défenseurs de l’allongement de carrière pour financer nos retraites.

  • 599 500 personnes sont inscrites au Pôle Emploi en catégories D et E (chômeurs qui ne sont pas tenus pour raisons de maladie, de formation…, d’accomplir des actes de recherche d’emploi)

  • 253 100 demandeurs d’emplois des départements d’Outre-Mer, trop souvent oubliés dans les décomptes officiels

  • 100 000 personnes radiées du Pôle Emploi au mois de novembre dernier.

Nous comptabilisons ainsi 4 971 700 chômeurs. Il conviendrait de joindre à cette cohorte les millions de personnes pour lesquelles les fins de mois se jouent à 50 ou 100 euros près, qu’un dernier rapport du médiateur de la République estimait à 15 millions.

 

La guerre économique fait rage et, dans cette tourmente, deux camps s’affrontent dans une lutte des classes sans pitié. En France, elle oppose le grand patronat du CAC 40 (sur un an, fin juin 2010, les profits cumulés des 40 entreprise du CAC sont passés à 41,6 milliards d’euros, soit une progression de 86 % en 12 mois) aux 15 millions de chômeurs, de précaires et aux 13 millions de salariés qui n’ont que leur travail pour vivre. Les premiers, unis, connaissent leur force et défendent ardemment leurs privilèges. Les seconds n’ont pas conscience d’appartenir à une même classe dont les intérêts sont absolument antagonistes à ceux du MEDEF.

Le travail politique du Parti Communiste est d’unir et de développer l’esprit de lutte de cette classe de salariés afin de contester la domination capitaliste et de revendiquer l’exercice de tous les pouvoirs dans la société.

Les mots de Shakespeare : « Tu prends ma vie si tu me ravis les moyens par lesquels je vis » raisonnent douloureusement en cette fin d’année 2010. Aux communistes de traduire ces paroles en actes de résistance.

 

Publié dans Cantonale 2011

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