Chronique d’une mort annoncée…

Publié le par Rouges Vifs Gironde

Ainsi donc, depuis le 22 décembre 2006, les collectifs antilibéraux, agrégat politique composé de partis, de 1/2 partis, de groupements, d’associations et de citoyens libres se réclamant de l’antilibéralisme a enregistré la candidature non consensuelle de M.G. Buffet à l’élection présidentielle.
Après avoir élaboré en commun un programme politique, ciment nous disait-on, de l’aventure commune qui se profilait, le regroupement antilibéral a échoué sur le choix de la personnalité chargée d’incarner ce mouvement.
Et c’est aux forceps que la candidature de M.G. Buffet a vu le jour. La procédure du double consensus, il est vrai quelque peu obscure et byzantine, n’a pu être conduite jusqu’à son terme. On peut à ce stade établir un premier constat :


- la dynamique politique créée par le mouvement issu du rejet du Traité Constitutionnel Européen en 2005 qui s’était consolidée en 2006 par la définition d’une stratégie commune le 10 septembre et l’élaboration d’un programme les 14 et 15 novembre derniers, cette dynamique est en passe de s’éteindre.


- le PCF, seul parti politique engagé dans cette dynamique en tant que parti, a fait une lecture traditionnelle de la Constitution de la Vème République, que par ailleurs il combat, en estimant que les « partis politiques concourent à l’expression du suffrage » (article 4 de la Constitution). Lecture sans appel puisque pour le PCF, comme d’ailleurs pour tous les autres partis représentés au Parlement, il faut entendre que seuls les partis politiques concourent à l’expression du suffrage.
Fort de l’appui de ses nombreux adhérents, ou du moins d’adhérents plus nombreux et mieux organisés sans doute que les citoyens soutenant les autres candidats antilibéraux, le PCF a fait valoir ses droits en présentant la candidature de M.G. Buffet. Entreprise parfaitement légitime jusqu’au 10 décembre 2006, date de la réunion nationale des collectifs antilibéraux, mais quelque peu erronée sur le plan politique à partir du moment où aucune association, aucun groupement ou groupuscule politiques n’acceptait cette candidature.


- nous risquons de voir apparaître une candidature supplémentaire issue des rangs déjà clairsemés de l’antilibéralisme, celle de José Bové qui réussira peut être à faire consensus entre les organisations et personnalités hostiles à la candidature de M.G. Buffet.

Bilan déplorable ou globalement négatif pour reprendre un vocabulaire célèbre.

 

Alors que pouvons-nous faire ?


Les Rouges Vifs proposent que le Collectif Bordeaux-Nord continue de se réunir et d’essayer malgré ces vicissitudes de fédérer les citoyens de nos quartiers qui entendent élaborer ensemble des solutions politiques aux problèmes que rencontre notre pays.
En tant qu’organisation, nous n’appellerons pas à soutenir M.G. Buffet qui ne peut, à nos yeux, se réclamer des collectifs antilibéraux. Mais nous n’empêcherons pas nos adhérents de participer à la campagne de M.G. Buffet ou d'autres candidats issus des collectifs qui peuvent tout à fait se réclamer de l’antilibéralisme.
Ce qui importe pour nous, c’est la dynamique politique qui avait permis de faire se rencontrer et travailler ensemble tous ces citoyens engagés politiquement ou libres de tout engagement et qui espéraient pouvoir changer les choses, à gauche en premier lieu et dans le pays ensuite.
Nous ne voulons pas abandonner le terrain des collectifs, tout d’abord pour ne pas donner raison à ceux qui ont décidé, dès le départ, de parier sur l’échec de cette démarche. Nous pensons à Lutte Ouvrière dont la culture politique, il est vrai, n’est pas de se regrouper spontanément aux autres formations de gauche, mais surtout à la LCR et à son candidat vedette des médias qui, pour d’autres raisons que le PCF, fait lui aussi une lecture strictement partidaire de la vie politique, pensant pouvoir récolter sur son seul nom le fruit du travail des collectifs et les nombreux électeurs déçus par le triste spectacle donné par les antilibéraux.
S’il s’agit de ne pas abandonner les collectifs, nous n’entendons pas en faire des officines de supporters pour candidats non consensuels. Il nous apparaît important : 

- de continuer à nous réunir pour travailler notre programme afin de l’améliorer, de le compléter et de permettre à chaque membre du collectif de se l’approprier. Après tout, ce programme constitue un bien commun pour chaque membre du collectif.


- dans la situation présente, de renoncer ainsi à soutenir, en tant que collectif, quelque candidat que ce soit à quelque élection que ce soit. A ce titre, nous annonçons ce soir que les Rouges Vifs Gironde retirent leur candidature sur la 1ère circonscription de la Gironde et qu’ils n’entendent soutenir aucun candidat pour les prochaines élections législatives sur cette circonscription.

Les scores obtenus lors de l’élection présidentielle pèseront si lourdement sur ceux des législatives que c’est à cette aune-là qu’il faudra mesurer le 22 avril prochain la responsabilité des uns et des autres dans l’échec des collectifs antilibéraux.
Nous proposons qu’un Comité puisse se constituer ce soir afin de mettre sur pied les prochaines réunions du collectif et envisage la périodicité et les moyens matériels d’organisation du travail de notre collectif.
Nous estimons nécessaire d’établir un compte-rendu de cette réunion et de permettre à un représentant du collectif antilibéral de Bordeaux-Nord de nous représenter les 20 et 21 janvier prochains à Paris.

Fait à Bordeaux le 8 janvier 2007
Rouges Vifs Gironde

Publié dans Rouges Vifs Gironde

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